Comme je l’ai raconté dans un de mes billets d’humeur Logic design, je me suis fait taper sur les doigts par le Big Boss. J’en ai trop fait. Emportée par ma passion, j’ai invité tous les contacts intéressés par mon travail à souscrire à ma cause. A tout va. Le grand manitou n’a pas aimé ça. Alors, il m’a puni. Plus le droit d’inviter personne. Je n’ai pourtant rien fait de mal, transgressé aucune règle, ni failli à mon contrat, et pourtant mon comportement a été jugé suspect et la sanction est tombée sans préavis. Et comment défendre ma cause, alors que je ne représente qu’un minuscule rouage d’une World Company à plus de 2 milliards de subordonnés ?
Je parle de Facebook, bien sûr !
Avant de devenir humoriste avec « Nom d’une Quetsche ! », j’ai été longtemps Facebook-resistant, tel le dernier des Mohicans, attaché à ses valeurs, à une notion de l’amitié et de l’engagement qui supportait mal d’être ainsi galvaudée. Et puis j’ai fini par créer un profil, pour rester en contact avec mon réseau. Puis une page Facebook, pour fédérer une communauté autour de mon activité d’humoriste. Positionnement, identité visuelle, contenu éditorial… rien n’a été laissé au hasard, jusqu’à me tailler une réputation d'« humoriste qui fait plus de promo que de passage sur scène ». En même temps, c’est ça mon vrai métier : la prospection, et je sais combien il faut en brasser du monde pour sortir un « client » de l’entonnoir, sur Facebook comme ailleurs. Car le temps n’est plus où une page de qualité suffisait à mettre en place un cercle vertueux développant l’audience naturellement. Maintenant, les nouveaux abonnés, c’est un à un qu’il faut les chercher… jusqu’à ce que Facebook vous tape sur les doigts !
Créer une page Facebook, c’est rentrer dans un rapport de féodalité, de servilité à Facebook. Car Facebook fait ce qu’il veut. Facebook ne vous demande pas votre avis. Facebook décide de montrer votre publication à une partie seulement de vos abonnés (entre 20 et 40%) et ni eux ni vous n’ont leur mot à dire. Facebook ne prête qu’au riche. Plus vous êtes liké, plus Facebook vous donne de visibilité. Parfois, vous vous croyez plus malin que Facebook. Vous partagez une publication dans un groupe Facebook pour atteindre plus de gens et vous rendez compte que Facebook avait raison : ça n’intéresse pas grand monde sur Facebook. Car Facebook sait tout. Comme je disais dans une de mes récente publication Facebook :
Alors quoi ? On laisse tomber Facebook (qui ne vous rendra pas pour autant vos meubles, vos photos ou votre bague de fiançailles). Hélas, pour tout développement BtoC, pour tout artiste, entrepreneur ou marque qui s’adresse aux vrais gens, Facebook est un mal nécessaire. Nécessaire car sans alternative valable quand il s’agit de créer du lien, de fédérer autour d’un intérêt commun. Mal, car oui, ça fait mal d’avoir à se soumettre à Big Brother pour accéder à ce monde parallèle aux 2 milliards d’adeptes. Vous ne saurez jamais qui, quoi, comment, pourquoi. Facebook vous cache tout et ne vous dit rien. Le comportement de votre audience lui-même vous laissera pantois, s’emballant sur une publication qui vous paraissait anodine et ignorant celle qui vous a pris le plus de temps.
Alors on accepte de lâcher prise, de perdre le contrôle. On se concentre sur ce qu’on donne et s’en remet à Facebook pour ce qu’on reçoit. On fait de son mieux pour animer sa page, en étant créatif, cohérent, honnête. Et on garde la foi. Car « si vous faites de bonnes choses pour les gens dans le monde, cela revient et vous en bénéficiez au fil du temps ».
C’est pas Mère Teresa qui disait ça ? Ah non, flûte, c’est Mark Zuckerberg !
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